Fanny Guilluy, BTSA ACSE

 

Fanny Guilluy  a commencé à diriger une exploitation agricole « la chèvrerie du pas du Roc » en association avec un exploitant de Thorens-les-Glières en Haute Savoie. Son métier est constitué de tâches variées et passionnantes : soins aux animaux, traite des chèvres, élevage des chevrettes, fenaisons, mais aussi gestion de l’entreprise, fabrication et vente directe de fromages. Elle nous parle de son parcours scolaire et de son métier actuel qui découlent d’une attirance dès l’enfance pour les travaux de la ferme.

 

Quel est l’origine de votre envie de diriger une exploitation agricole ?

 

«J'ai toujours habité en milieu rural dans des petites communes à vocation agricole. Depuis toute petite, j'ai très souvent fréquenté la ferme d'amis de mes parents qui ont un troupeau de vaches laitières. J'ai de suite apprécié de pouvoir travailler dans la nature avec des animaux, d'être à l'air libre tous les jours. Le désir de diriger ma propre ferme à l’âge adulte s’est alors petit à petit imposé et dès lors, je l’évoquais régulièrement avec mes parents ».

Comment avez-vous construit votre parcours scolaire en fonction de ce projet ?

«En troisième, j'ai visité avec mes parents tous les lycées de l'agglomération d'Annecy et étudié les options possibles en termes d'orientation. La visite de l’ISETA (Institut des Sciences de l’Environnement et des Territoires d’Annecy) m’a convaincu. En effet, j’ai choisi d’intégrer une seconde générale et technologique  dans le but d’obtenir un Bac STAV (Sciences et Technologies de l’Agronomie et du Vivant) dans cet établissement. N’ayant pas de ferme familiale à reprendre mon projet professionnel contenait une part d’incertitude, or le choix de la filière STAV me permettait d’avancer vers mon projet d’être chef d’exploitation agricole tout en conservant d’autres possibilités d’orientation professionnelle.

Puis,  j’ai suivi une formation BTS ACSE (Analyse et Conduite des Stratégie d’Entreprise) toujours à l’ISETA. C’est pendant mon stage en BTS que mon envie de m’installer en élevage caprin et transformation fromagère à la ferme est apparue. Il me restait à acquérir des compétences en fromagerie pour conforter mon projet, aussi après l’obtention du BTS ACSE en juillet 2013, j’ai décidé de poursuivre mes études en certificat de spécialisation de transformation laitière en apprentissage à l'ENILV à La Roche sur Foron.

Le fait d'avoir réalisé plusieurs stages au fil de mes études m’a permis d'affirmer et orienter progressivement mes choix. Ils m’ont apporté des compétences pratiques précieuses pour mon projet professionnel sur la fabrication de différents fromages à base de lait de vache et de chèvre, ce qui est très important pour mon expérience (chevrotin, reblochon, raclette, tomme de vache et de chèvre, sérac). Ces stages ont été aussi l’occasion de me tester et, de ce fait, ils ont contribué à lever quelques doutes. Les plus grands d’entre eux étaient l’exigence physique des travaux agricoles et l’investissement continu qu’ils impliquent. Sur ce point, ma période d'apprentissage en fin de formation m’a pleinement conforté dans mon projet car elle m'a permis de travailler une année complète sans véritable lassitude dans les conditions réelles d'une exploitation agricole ».

 

Racontez-nous le début de votre parcours professionnel ?

Depuis septembre 2015, je suis en année d'essai sur une exploitation caprine réalisant de la transformation fromagère située à Thorens les Glières, dans le but de m'associer en GAEC avec un éleveur qui travaillait seul jusqu’à présent.

Nous nous partageons le travail à réaliser, soin aux animaux, fenaisons... J'ai cependant seule la charge de la fromagerie en raison de mes compétences particulières dans ce domaine suite à ma formation. Depuis quelques mois, j'ai contribué à développer l'offre de produit car seules des tommettes étaient fabriquées avant mon arrivée. Des crottins, des bouchons apéritifs, des faisselles, des tommes blanches se sont rajoutés à l’offre initiale et bientôt le Chevrotin des Aravis viendra compléter la gamme. J'ai aussi permis de développer la vente directe car je vends nos fromages sur un marché hebdomadaire. Il vient renforcer la vente à la ferme qui était le seul mode de vente directe mis en place jusqu’à l’été 2015. Le reste de notre production est vendue à une coopérative.

Mon arrivée va aussi nécessiter que nous augmentions la taille du troupeau pour pouvoir vivre à deux sur l'exploitation. Notre projet impliquera donc d'adapter complètement les bâtiments à notre travail et à la nouvelle dimension du troupeau. Aussi, une nouvelle salle de traite, l’aménagement d'un magasin de vente dans un ancien bâtiment, et un agrandissement de l'aire paillée et de la salle de fabrication sont prévus.