Quand la production et la biodiversité se concilient
Par les BTS GPN et Produits de la filière bois (TCPFFB)
La forêt de la Chapelle d’Abondance, propriété du Conseil Général, a été durant quelques jours d’octobre 2016 le théâtre d’un déploiement un peu particulier. En effet, deux promotions de l’Institut des Sciences de l’Environnement et des Territoires d’Annecy (ISETA) de Poisy, respectivement celles des BTS Technico-Commercial de la Filière Forêt Bois (TCPFFB) et des BTS Gestion et Protection de la Nature (GPN), se sont réparties sous le couvert des arbres.
L’opération consistait, pour les uns, à effectuer des relevés dendrométriques : identification des essences présentes, prises de hauteurs et de diamètres des arbres, composaient notamment ces inventaires. Les naturalistes ont quant à eux, eu l’opportunité de parcourir les peuplements, en relevant divers éléments de biodiversités. Mais dans quel but ?
La forêt étudiée illustre la multifonctionnalité à laquelle sont soumis les peuplements de notre pays. En effet, dans le cas présent, la possible présence de pic tridactyle, espèce d’oiseau menacée, au sein des parcelles du Conseil Général complexifie l’exploitation de peuplements arrivés à maturité. Une étude a donc été commandée par le Conseil Général, dans l’optique de prendre une décision ne défavorisant ni la commune, ni les férus de biodiversité.
Ainsi, une zone potentiellement concernée par une coupe à câble (technique d’exploitation des tiges à l’aide d’un câble aérien) a été inventoriée intégralement, quand le reste de la forêt a été étudié de manière statistique par la répartition de placettes (zone d’études de surface définie) à but dendrométrique et écologique.
Ce travail de terrain, très formateur pour les étudiants, n’a constitué que la première phase du travail, les connaissances dispensées par les membres du corps enseignant de l’ISETA ayant par la suite été utilisées pour traiter les données et réaliser un rapport contenant les résultats et les préconisations de gestion de cette forêt, le tout en autonomie.
Le 10 mai 2017, la finalité a été atteinte pour l’ISETA : une présentation réalisée par quatre élèves des formations impliquées a été projetée dans les locaux devant les différents acteurs concernés : le Conseil Général, les membres locaux de l’Office National des Forêts (ONF : gestionnaire des forêts pour le compte du propriétaire), et la Ligue de Protection des Oiseaux (LPO). Cette dernière rendra son rapport indépendant sur la potentielle présence du pic tridactyle à la mi-juillet. Une ultime réunion, courant septembre, permettra aux acteurs, forts de tous ces éléments, de déterminer les modalités d’exploitation, dans un but de conciliation des différents intérêts.
Le pic tridactyle, oiseau forestier en voie de disparition