La 25 ème promotion du BTS GPN de l’ISETA en Sicile
Notre voyage en Sicile du 18 au 25 mai 2019 :
La Sicile se situe au centre de la méditerranée appartenant au continent italien. Avec une surface de 25 460km², elle est la plus grande île de cette mer. Elle est bordée au nord par la mer Tyrrhénienne, à l’Est par la mer Ionienne et au Sud par la mer Méditerranée.
Cette dernière est composée d’espèces endémiques, c'est-à-dire qui n’existe nulle part ailleurs qu’en Sicile. La continentalité de la Sicile et les différents écosystèmes présentent sur cette ile permettent d’obtenir une richesse d’espèce tant pour la faune que pour la flore.
Les espèces endémiques d'une aire géographique forment un sous-ensemble des espèces indigènes. Le taux d’endémisme est l'un des indicateurs et éléments d'appréciation de la biodiversité.
Les îles méditerranéennes (la Sicile, les Baléares, la Corse, la Sardaigne, la Crète et Chypre) et le détroit de Gilbratar comptent plus de 1500 espèces endémiques. C’est donc un lieu à fort endémisme floristique et faunistique. En effet le bassin méditerranéen est le 3ème hotspot (sur 34) de biodiversité dans le monde.
Notre voyage d'études nous a mené au pied de l'Etna, ce formidable volcan est l'un des plus actif au monde et il a modelé le paysage au grés de ses excès de colères. Les éruptions explosives ont envoyé plusieurs tonnes de roches à quelques kilomètres autour de la montagne, accompagnées de nuages de cendres recouvrant la zone d'un voile gris. Après les explosions l'éruption dite effusive arrive, avec elle des coulées de laves recouvrent les forêts, les rivières et les villages d'un épais manteau magmatique. Ainsi le paysage est parsemé de grandes traînées grises qui se font recolonisées petit à petit par la végétation.
Les rivières ont creusé leur lit au sein de ses roches volcaniques, créant des gorges formidables par leurs aspects géométriques. Nous sommes allés admirer ses gorges dès notre arrivée en Sicile le samedi après-midi. Le lendemain nous sommes allés voir de plus près cette montagne enneigée dont s'échappent du sommet quelques fumeroles, nous rappelant que nous étions bien loin de nos Alpes bien plus calme.
La gestion des espaces naturels en Sicile est assez compliquée. Effectivement la région s'occupe de la gestion des parcs et réserves mais des financements insuffisants ne permettent pas une gestion aussi poussée que les gardes le souhaiteraient. C’est notamment le cas dans la réserve naturelle de Vendicari où seulement 2 gardes salariés gèrent les 8 km de plages et les 3 étangs.. Toutefois des volontaires sont disponibles toute l'année pour aider les gardes pendant les suivis d'espèces et font respecter la réglementation du site aux visiteurs. Au niveau de la gestion forestière, c'est beaucoup plus anecdotique puisque qu'il n'y a pas de sylviculture effectuée dans les forêts de Sicile
La Sicile possède un patrimoine naturel très riche, néanmoins, celui-ci n’est que très peu valorisé en dehors des sites très touristiques tels que les gorges de l’Alcantara. A la différence de la France, les sentiers d’interprétation et les explications sur site sont très peu présents. Pourtant, cela pourrait permettre de sensibiliser d’avantage la population ainsi que les touristes à la protection de l’environnement et des sites d’exception présents sur l’ile, tel que le parc de l’Etna. Lors de notre voyage, nous avons eu la chance de rencontrer des guides mais également des gérants d’établissements écotouristiques passionnés par leur métier et les valeurs qui en découlent. Ceux-ci nous ont permis de découvrir une forme de tourisme plus respectueuse de l’environnement et des populations locales. Nous avons ainsi pu acquérir des connaissances sur les particularités faunistiques, floristiques, géologiques et paysagères de l’ile mais également les moyens mis en œuvre pour les valoriser et les pérenniser.
La Sicile dispose d’un contexte paysager très varié : en dehors de la côte, nombreux milieux tels que falaises de plaines et d’altitudes, espaces agricoles (cultures, maraîchage, fruitiers), espaces agro-pastoraux, garrigues, forêts et boisements depuis la plaine jusqu’aux montagnes, ripisylves, cours d’eau temporaires (oueds) ou permanents. Cela implique une diversité d’espèces importante, notamment chez les oiseaux : on y trouve quelques espèces endémiques (exemple la mésange grise), c’est l’un des meilleurs spots pour la migration des rapaces et il est possible de voir des espèces orientales difficiles à observer ailleurs en Europe (le Cochevis huppé par exemple) !
Nous avons donc pu observer :
- le Flamand rose,
- le Bruant proyer,
- le Moineau cisalpin,
- les Fauvettes passerinette et grisette,
- la Huppe fasciée
- la Tourterelle des bois
La végétation de Sicile que nous avons observée est méditerranéenne, sur des substrats géologiques très variés (notamment lié au contexte volcanique de l’île) et avec un taux d'endémisme très élevé.
Les espèces végétales méditerranéennes se répartissent sur trois grands étages, le thermo-méditerranéen, le méso-méditerranéen et le supra-méditerranéen aux conditions climatiques plus ou moins arides.
Cependant le relief sicilien culmine vers 3300 m pour l'Etna.
Le long de l’étage thermo-méditerranéen, soit l’étage le plus aride aux températures les plus élevées, on peut retrouver des végétaux adaptés à ce milieu tels que le caroubier, l’oléastre, Euphorbia dendroides, Artemisia arborescens. Sur les étages supérieurs (méso et supra-méditerranéens) où les températures sont plus basses, on peut voir d’autres végétaux comme le Muflier de Sicile, le Liseron très élégant ou encore du Chêne (liège, vert, pubescent, chevelu).
Les élèves de GPN, juin 2019