Une magnifique ambiance pour apprendre la forêt encore et encore…
Etre forestier, c’est souvent parler technique : élaborer un conseil pour un propriétaire ou faire le diagnostic de sa forêt ; envisager un chantier d’exploitation ou prévoir la vente de bois ; réfléchir à des mesures de protection d’une espèce ou préserver un habitat ; concevoir un projet de valorisation d’un site ou gérer la fréquentation d’une forêt...
Il y a tout cela dans le métier mais d’abord une chose qui anime chaque forestier : la passion et le fait de se sentir bien en forêt. Oui, celle-ci est d’abord un lieu magique pour celui qui la gère, un lieu qu’il respecte, qu’il admire, qu’il protège et ne dit-on pas de certains forestiers qu’ils finissent par gérer la forêt comme si elles leur appartenaient, tant cet attachement peut être fort.
Alors lorsqu’il s’agit de former des jeunes aux techniques forestières, il faut aussi leur transmettre cela, ce plaisir d’être au bois qui les a menés jusqu’ici et qu’il ne faut jamais perdre. Car derrière son unique beauté, au-delà de l’esthétisme et si on l’observe bien, la sylve a déjà tant de choses à nous dire, lorsqu’un houppier d’un arbre commence à dépérir par exemple, lorsque les hauteurs se font moins hautes et reflètent la station, lorsque les épicéas sont de première génération laissant présager un cœur rouge, lorsqu’ici encore et au milieu d’un mélange futaie taillis à la qualité moyenne se devinent pourtant des tiges d’avenir au fort potentiel, ou lorsqu’on est encore face à un peuplement, on perçoit déjà l’irrégularisation future et le retour à une gestion plus proche de la nature.
Oui, la forêt dit tout cela et souvent bien plus encore, à la condition de s’en imprégner, de l’écouter et d’être parfois sensible à ces ambiances qu’elle nous offre juste pour la ressentir. Ce jour-là, avec les étudiants, nous avons évidemment parlé technique, diagnostic forestier et orientation de gestion mais au-delà, nous avons aussi parcouru une forêt qui nous a offert mille ambiances, d’un épais brouillard à de jolis rayons de soleil, d’une mer de nuages à un ciel bleu azur.
Et peut-être est-ce ce mélange des deux qui rend les apprentissages inoubliables et qui donne envie également de devenir forestier. Savoir s’arrêter pour contempler la forêt comme savoir agir pour mieux la réfléchir et mieux la gérer. Les deux sont intimement liés, parce qu’une passion, c’est toujours du travail mais aussi du plaisir et parce qu’à l’Iseta, c’est bien ces deux éléments que nous essayons de transmettre car ils nous semble que c’est ce qui motive l’ensemble des forestiers.
Sylvestre Vernier, Co-responsable BTSA Gestion Forestière Temps plein.